jeudi 1 mai 2014

Dernière semaine


La dernière semaine était bien triste. Cette aventure est passée tellement vite que je ne veux pas partir. Maintenant après 6 semaines, j’ai l’impression de vraiment être arrivée. Les gens du quartier me connaissent tous et m’appellent par mon prénom (avant c’était « blanc »), j’ai mes petites habitudes, je commence à cuisiner à l’haïtienne, à parler et comprendre créole, etc. Depuis le début de la semaine je suis régulièrement rappelé que mon voyage se termine bientôt : lundi soir était la dernière soirée de 2 ingénieurs, mardi la dernière journée de 3 autres. Puis il n’y en avait plus qu’un, mais heureusement 2 nouvelles ingénieures sont arrivées le même jour. Mardi était également le dernier jour de stage ce qui faisait également mal au cœur. Les enfants n’avaient tous pas compris que je ne resterai pas jusqu’à la fin de l’année et donc certains ont commencé à pleurer.

Mercredi était la fête de l’agriculture, du travail et des natifs du mois à l’école. Caroline et moi étions fêtées également puisque notre stage était terminé. Pendant 2 heures les enseignants présentaient des chansons, des poèmes et des devinettes. Puis nous avons eu à manger et à la fin chacune de nous a eu un petit bracelet pour nous souhaiter bon voyage et à bientôt. C’était également très émouvant.

Aujourd’hui c’est le dernier jour. Je vais profiter du soleil, faire un gâteau avec les enfants, de prendre quelques photos sur le marché et faire mes adieux. Vendredi, départ vers Paris puis en TGV jusqu’à Luxembourg.

dernier dimanche


Dimanche après midi Anne Sophie, Sanno (un haïtien) et moi avons emmené les enfants de la crèche au Champ de Mars, un parc au centre de Port-au-Prince. Ils étaient tous très contents car cela leur faisait enfin une sortie. Nous avons également emmené Bernise, la petite fille du portier de l’école (que j’adore) et Pablo (un garçon du quartier) !
Déjà les préparations pour cette excursion étaient amusantes car les enfants défilaient à leur tour devant nous pour nous demander s’ils étaient bien habillés ou bien coiffés. Chacun avait mis se plus beaux vêtements. Puis à 3 adultes et 11 enfants nous avons pris le TAPTAP pour aller au Champ de Mars. Puisque nous avions des enfants de tout âge nous avons bien organisés cette sortie. Chaque « grand » avait la charge d’un petit pendant toute la journée. Il devait le prendre par la main jusqu’à TAPTAP, se mettre à côté de lui, s’assurer qu’en sortant du TAPTAP il était toujours là, etc. Cela a marché très très bien. Arrivés au Champ de Mars nous sommes allés sur la place de jeu  où il y avait des toboggans, des tuyaux et des barres en fer pour se défouler. Pendant ce temps, Sanno et Pablo nos deux amis haïtiens sont allés à la recherche d’un ballon pour les enfants. Après une heure sur la place de jeu, tous les enfants avaient soif. Ils ont donc vidé les bidons d’eau que nous avions emmenés, puis nous avons acheté une glace en cornet avec deux grosses boules (vanille et mocca). Elle était délicieuse !
Puis grâce à nos deux nouveaux ballons que Pablo et Sanno avaient achetés, nous avons pu jouer au football pendant très longtemps. Pour rentrer, les petits étaient tellement fatigués qu’ils ne voulaient plus marcher. Nous les avons donc portés jusqu’à la crèche.

RAM


Tous les jeudi soirs le groupe haïtien très populaire RAM donne un concert à l’hotel Olofson. Nous sommes y allés jeudi passé et nous avons passé une soirée inoubliable. RAM joue de la musique folklorique très rythmée. Au début nous avions un choc culturel puisqu’il y avait beaucoup plus de blancs que d’habitude. Il s’agissait pour la plupart des gens des ONG où d’autres volontaires.
Pendant toute la soirée il y avait une ambiance incroyablement bonne et tout le monde dansait et s’amusait. Le concert était de 11 heures jusqu’à 2 heures du matin et même s’il faisait très chaud, aucun ne pensait à s’arrêter de danser.




jeudi 24 avril 2014

Stage


Le stage se passe bien. Puisque ma façon d’enseigner est différente de l’habituelle, les enfants sont très motivés. Enseigner ici n’est pas plus difficile qu’en Europe, les enfants haïtiens sont comme les enfants européens : bavards et agités par moments mais aussi curieux et intéressés. Et peut – être même plus reconnaissants car l’école présente un endroit de protection et de compréhension. Ce qui diffère, ce sont les conditions de travail. Par moments je me sens freinée dans mes idées par la limite de dispositifs. Ce n’est pas toujours possible de faire des photocopies à cause de l’absence d’électricité et le matériel didactique est limité. Mais on m’a dit qu’il y a possibilité d’avoir du matériel du préscolaire, je vais donc en profiter pour les prochains jours. Les manuels ne sont ni pédagogiques ni ludiques ce qui m’oblige également à trouver des exercices par moi-même. Ceci ne présente rien de nouveau, mais puisque mes ressources sont également limitées cela me semble également difficile par moments.
Pourtant tous ces aspect « négatifs » me permettent d’avancer dans ma pratique professionnelle ce qui me plaît beaucoup.





Pâques à Caridad


La veille de Pâques, Caridad était en fête. Il y avait de la musique partout, le Ra-Ra (un cortège) circulait dans les rues et faisait de l'ambiance. Dans la rue de l'école, les habitants avaient monté un mur d'haut-parleures immenses. Tout le quartier dansait et chantait et nous (les ingénieurs, Caro, Anso et moi) en plein milieu. Quand je parle de „danser“ en Haiti, cela n’a pas la même connotation qu’en Europe. Certains dansaient de manière très provocante et ambiguë. Mais puisqu’ils nous laissaient danser à „l’européenne“ nous nous sommes bien amusés. C’était une belle expérience de laquelle nous parlerons encore longtemps.

Pâques était du coup plus calme, je pense que les gens étaient fatigués car ils avaient fait la fête jusqu’au matin. Je suis donc resté à la crèche et j’ai joué avec les enfants. Ils étaient contents de ne pas être seuls lors ce jour de fête. Le repas était délicieux, Berly avait cuisiné du poulet avec du riz, accompagné de bananes frittes et d’une salade de betteraves, patates douces et carottes. 

vendredi 4


Puisque nous nous étions bien reposé lors de notre voyage dans le sud, nous étions en pleine forme à notre retour. Nous avons donc travaillé toute l’après-midi sur le chantier avec les ingénieurs. Nous avons tamisé du sable, transporté des planches en bois d’un endroit à un autre, coupé et rassemblé des barres en fer etc. C’était très amusant et du coup j’ai remis en question mon choix professionnel. ;)

vendredi 18 avril 2014

Les Cayes / Port-Salut / île-à-vache


Mercredi matin nous sommes partis de bonne heure pour notre petit voyage dans le Sud du pays. 19 personnes casées dans et sur 2 voitures avec une bonne ambiance, c’était parfait. Nous avons mis 4 heures avec 2 pauses pour arriver à Les Cayes, une ville charmante et totalement l’opposée de Port – au – Prince. Les maisons sont peintes de toutes les couleurs, des arbres ou de l’herbe au bord des rues et une ambiance chaleureuse règne dans les rues. Nous y avons bu un petit verre et réservé un bateau pour le jour d’après, puis nous avons continué notre excursion vers les chutes d’eau de Saut Mathurine. C’est un endroit magique et rafraîchissant. Nous avons grimpé sur les roches et avons sauté dans l’eau bleue turquoise comme les locaux.
Le soir nous nous sommes rendues à Port-Salut, un petit village au bord de la mer. Une plage de sable blanc décorée de coquillages de toute tailles et de palmiers, nous permettait de bien profiter de la soirée.
Jeudi matin nous sommes repartis à Les Cayes, où nous avons pris le bateau pour l’Ile-à-vache. Sur cette île il n’y a pas de voitures, les gens se déplacent en cheval ou à pied. L’île doit son nom aux pirates qui avaient décidé d’y laisser des animaux en liberté pour s’assurer de trouver quelque chose à manger lorsqu’ils y retourneraient. Nous y avons visité un orphelinat.
Au retour nous nous sommes arrêtés au plus bel endroit du monde : l’île des amoureux. Il s’agit d’un petit banc de sable au milieu de la Mer Caraïbe. C’était tellement surréel que nous avons dû nous baigner pendant 1 heure et demie dans cette eau bleu claire jusqu’au fond, remplie d’étoiles de mer, de courailles et de petits poissons. J’ETAIS AU PARADIS !

Nous avons mis à nouveau 4 heures pour rentrer à Port-au-Prince. Affamé nous avons profité de cette dernière soirée car nous avions réservé notre dîner pour 23h à l’Auberge où logeaient les Luxembourgeois. Le dîner est arrivé à 0h50 ( Les Haïtiens ne sont jamais pressés).


 



lundi 14 avril 2014

Le Réformiste


Nous avons passé notre weekend à Rivière-Froide, un petit village dans la commune de Carrefour. Même si Rivière Froide n’est pas loin de chez nous, il s’agit d’un village beaucoup plus rural que Carrefour-Feuille. Ici, des amis luxembourgeois de l’asbl AAH (Action Avenir Haïti) ont construit une école après le séisme de 2010.
Dimanche, était l’inauguration de cette nouvelle école en bois « le Réformiste ». C’était une très belle fête. Tout était décoré avec des rubans et des drapeaux luxembourgeois et haïtiens. A côté des discours, il y avait plusieurs groupes qui ont présentés des danses ou des chants folkloriques. Après avoir coupé le ruban, il y avait un énorme buffet délicieux de plats chauds et froids ainsi que de fruits frais. 





Roby (président d'AAH), Marie, Jemp et Caroline

 


Vendredi 3


C’était le dernier jour des examens, les enfants étaient soulagés car les dernières semaines étaient chargées. Beaucoup d’enfants étaient malades.
Sur le chantier, les vacances ne commençaient pas du tout. Au contraire. Il avait beaucoup plu pendant la nuit et l’eau avait coulé dans la citerne malgré qu’elle fût recouverte. Toute la matinée et le début de l’après-midi étaient consacrés à trouver une solution pour sortir l’eau du chantier. Je les aidais à porter les seaux d’eau et à fixer les tuyaux dévier l’eau.
L’après-midi nous sommes partis au Champ de Mars (à Port-au-Prince) pour montrer un peu le centre ville aux 2 Américains (John et Tyler)  car c’était leur dernier jour. Nous avons pris un TAP-TAP, le transport en commun très populaire. Il s’agit d’un petit bus très coloré, avec des banquettes en bois et de la musique assourdissante, remplis de gens.
En rentrant nous avons mangé un plat typique du pays : du chat. C’était bon !





Soirées


Nous passons presque toutes nos soirées à l’école avec « nos » ingénieurs. Ils sont 11 en tout  (8 Allemands de Karlsruhe, 2 Américains et un Haïtien) et il y a toujours de quoi bavarder et rigoler. Nous cuisinons ensemble (spaghettis aux légumes, poulet curry, etc. ) faisons des jeux de société ou bavardons pendant des heures et des heures sur le toit de l’école. Mercredi nous avons, pour la première fois, dormi sur le toit ; c’était génial. A 6h45 se lève le soleil, et tout Carrefour-Feuille semble illuminé. Magnifique !



Mme Gérald


Voici Madame Gérald, la bonne âme de l’école. Elle gère de la cuisine et a donc proposé d’aller acheter des fruits et légumes frais au marché pour nous faire des jus frais ou de la soupe. Même si elle a parfois un regard critique et sévère elle a un très grand cœur. Je l’adore  :)

Bertho


Nous avons 3 chiens à l’école dont un chiot de 3 mois : Bertho. Il est super mignon. Anne-Sophie a décidé d’adopter, de s’en occuper et de l’amener en Belgique dans 6 mois.
Nous avons fait un shampoing anti poux et enlevé plein de tiques. Nous jouons beaucoup avec lui et avons même commencé le dressage.

Stage semaine 3


A l’école c’était la semaine d’examens. Notre journée commençait à 8h et était terminée lorsque les 4 examens du jour étaient écrits (vers 12h). Pendant ces heures j’expliquais les exercices aux enfants et je les aidais s’ils avaient des questions. Puis je faisais 1 1/2 de remédiation avec un groupe de 5 ou 6 enfants en difficulté. Il s’agissait d’exercices d’approfondissement dans la matière de l’examen du lendemain.

mardi 8 avril 2014

Hinche et Savanette


Samedi midi Caroline, Anne-Sophie et moi sommes parties à Hinche avec Natacha et Eric, son chauffeur.
En chemin nous nous sommes arrêtés 2 fois pour rencontrer les parents de certains enfants de la crèche qui posent problème en ce moment. Ces visites ne se passent pas comme chez nous avec une adresse et un petit coup de fil avant d’arriver ou une sonnette près de la porte d’entrée. Non, Natacha disait juste « Ah voilà la maman d’Alex, Eric arrête-toi » et hop, un petit coup de klaxon avant de sortir en pleine rue de la voiture.


Hinche est un village provincial dans le plateau central du pays. Il n’y a pas grand chose à part un restaurant et une piste d’atterrissage pour les avions. Nous étions logés à l’internat qui est subventionné par Natacha. Les adolescents de cet internat sont d’anciens étudiants de l’IMA, âgés entre 15 et 20 ans, qui veulent continuer leurs études. Puisqu’à l’IMA il n’y a que 3 années de secondaire, Natacha a trouvé un endroit où ces jeunes peuvent terminer leurs études afin d’obtenir un diplôme.

piste d'atterrissage et quai d'attente avant l'arrivé de l'avion 



Avant d’arriver à l’internat, nous nous sommes arrêtés à une rivière. Une femme était en train de se laver, en ne portant qu’une jupe. Puisque Natacha nous avait expliqué, que les gens dans les milieux ruraux avaient une autre notion de pudeur qu’en ville on s’est dit qu’on se baignerait donc aujourd’hui à l’haïtienne…

Arrivés à l’internat, ces jeunes étaient tous très ouverts et contents d’avoir une petite distraction dans ce village désert. Ils vivaient dans une petite maison à 4  chambres et une salle à manger. Il n’y avait pas de toilettes mais des latrines au fond du jardin pour les grands besoins et un seau dans chaque chambre pour les petits. C’était amusant.

Dimanche nous avons continué notre trip vers Savanette, un tout petit village à 2heures de route de Hinche. En chemin nous avons fait une pause pour manger près d’une source. La tatti de l’internat nous avait préparé des spaghettis avec de la sauce tomate. Chacun a rempli sa petite boite en plastique et nous les avons mangés avec les doigts car on avait oublié les fourchettes. Je tiens à vous dire que les spaghettis sont bien meilleurs lorsqu’on les mange avec les doigts. ;)
Le chemin pour arriver à Savanette était fatiguant. C’était une route pleine de gros et de petits cailloux qui ne permettaient de roulaient plus vite qu’à 20 km/h. Par moments il a fallu traverser une rivière ou des flaques de boue. Heureusement que nous étions en 4x4, sinon il n’y a pas moyen d’y arriver.
A Savanette, nous avons rencontré Marc, un ami de Natacha chez qui nous étions logés.
Nous sommes allés nous baigner dans un bassin naturel magnifique ! L’eau était bleue et si claire qu’on voyait les petits poissons qui y nageaient. C’était un endroit idyllique. Le soir, nous avons mangé chez Marc, qui nous avait préparé du canard accompagné de fritaies et de la salade (et bien sûr une bonne bière Prestige). C’était délicieux.
Lundi matin avant de reprendre la route pour Port-au-Prince, nous sommes allés nous baigner une dernière fois.

La vie à la campagne et totalement différente de celle en ville. Je trouve que malgré leur pauvreté, les gens sont beaucoup plus ouverts qu’en ville. Ils sont très accueillants et n’hésitent pas à entrer en contact avec l’étranger.

Le soir nous sommes allés au restaurant pour fêter l’anniversaire de Fabian, un des ingénieurs allemands. Nous étions 11 en tout et on a mangé des pizzas. Puis, John et Taylor (2 ingénieurs américains qui travaillent avec les allemands) Moritz, Caro et moi sommes allés dormir chez Natacha. C’était une occasion spéciale car c’était la première nuit qu’elle passait dans sa nouvelle maison d’été. Il s’agit d’une architecture canadienne très moderne en forme de bateau, avec une structure en bois couverte de tôle ondulée. Sans fenêtres et grâce à un courant d’air permanent, la maison présente un moyen idéal pour les journées et les nuits souvent trop chaudes en Haïti.

Vendredi 2


Nous avons fêté Pâques à l’école. Nous avons bricolé des pots d’œufs en forme de poule en papier, puis nous avons colorés les œufs que les enfants devaient apporter pour aujourd’hui.
Anne-Sophie et moi avons caché les œufs colorés dans la cours de récréation et les enfants les ont cherchés. C’était très amusant.

vendredi 4 avril 2014

Mardi, Mercredi, Jeudi (2)


Ces 3 derniers jours j’ai enfin pu donner cours. Cela fait du bien de faire autre chose que d’être assis sur une chaise et observer les autres. Je me sens bien devant las classe. Au début les enfants m’ont testés (ils criaient en classe, répondaient pour les autres élèves, se levaient quand ils voulaient, etc.) mais ils ont vite compris que cela ne marche pas chez moi.
Puisque la semaine prochaine commencent les examens, je fais cette semaine-ci que des révisions. Enfin, c’est ce que dit ma maître de stage car selon moi c’est plutôt la découverte de la matière par moments. En tout cas pour 70% des élèves. J’essaie de réexpliquer tout mais c’est difficile de faire des additions du genre 3 + 5 + 6 si le minimum n’est pas acquis. Par minimum j’entends : « il y a 5 doigts sur une main et 10 doigts sur 2 mains. » Bon, ce n’est pas le cas pour tous les enfants…
Ce qui manque surtout dans cette classe, c’est du matériel concret. La matière est enseignée de façon plutôt plate et non ludique. Ce matin j’ai réexpliqué la notion de  « plus grand que » et « plus petit que » (>, <). Lorsque j’ai utilisé des poissons qui ouvrent grand leur bouche vers ce qui est plus grand, ils ont d’abord tous rigolés puis cela allait tout seul. Mon objectif pour ces prochaines semaines est donc d’introduire un maximum de matériel pour concrétiser la matière.
Les enfants sont tous vraiment adorables ; même les plus turbulents arrivent par moments à se poser et à respirer. Je trouve que les enseignants ne sont pas du tout affectueux envers les enfants et pourtant ces petits adorent quand on s’occupe d’eux et qu’on leur fasse des câlins.

Jeudi soir, nous étions invitées chez les ingénieurs. C’était une soirée très amusante. Ils avaient faits des spaghettis avec de la sauce tomate et des légumes, accompagnés d’une bonne bière Prestige. En dessert des « Madeleines haïtiennes » et du rhum. C’était parfait. C’était une soirée trilingue. Puisqu’Anne-Sophie et Stanley (un Haïtien qui aide sur le chantier) ne parlent pas l’allemand et que les ingénieurs ne parlent pas le français, Caroline et moi avons toujours traduit les 2 langues. Mais comme Anne-Sophie parle un peu l’anglais, on en parlait également par moments. Après le manger nous avons joué Jungle Speed jusqu’à minuit puis Stanley, Moritz et Mélissa nous ont raccompagnés à la crèche.

mardi 1 avril 2014

Petit moment de réflexion


Petite analyse du « système scolaire » après une semaine de stage :
Comme je l’ai dit avant, il y a certaines choses qui sont comparables à notre système scolaire belge ou même « européen ». Les enseignants essaient d’enseigner la matière en la faisant découvrir aux enfants au lieu de la transmettre de manière frontale. Mais ce qui manque est l’esprit de groupe et cela me gène beaucoup. Les enfants n’ont aucune notion d’entraide ou de collaboration. C’est la compétition, la loi du plus fort qui règne dans toutes les classes. Et puis, les enfants ne savent pas du tout gérer leurs conflits seuls. Tout le temps il y a des enfants qui viennent moucharder ; « Madame il a dit ceci », « Madame elle a fait cela ». C’est fatiguant ! Et le pire c’est que les enseignants prêtent attention à ces remarques. Tout de suite l’enfant dénoncé est puni. 
Puisque les enseignants ne peuvent plus taper les enfants (c'est la direction qui l'interdit) ils les mettent au coin pour faire « l’avion ». L’enfant doit alors étendre les bras horizontalement vers les côté et les garder en l’aire pendant au moins 5 minutes. C’est horrible !

Cette loi du plus fort ne règne non seulement à l’école mais aussi à la crèche. Ici le facteur de la différence d’âge joue un rôle important. Les plus âgées ont 20 ans, puis il y a 9 enfants entre 10 et 16 ans, puis nos 3 petits de 4 ans et Anne-Laura notre bébé de 14 mois.
Les 2 filles de 20 ans sont grandes et nous aident à gérer les autres 13 enfants, ce qui n’est pas toujours très facile. Ceux entre 10 et 16 ans pensent qu’ils sont grands mais ils sont quand même encore petits par moments. Surtout lorsqu’il s’agit de travailler pour l’école ou de structurer leur quotidien.
Les 3 petits : Jevins, Ali et Anjelika  sont le plus souvent laissés de côté par les autres. Puisqu’ils sont assez grands pour s’habiller seul, manger seul et se laver seul on les oublie parfois. Mais pourtant ce sont eux qui ont beaucoup besoin de nous, de quelqu’un qui s’occupe d’eux (qui les aide à prendre leur bain, qui joue avec eux ou qui les met au lit). On nous a expliqué qu’ici en Haïti les enfants peuvent encore être considérés comme des animaux. Sans volonté. Ceci date des temps de colonisation et d’esclavage et n’a pas vraiment changé depuis. Certes ils ne sont plus traités comme des animaux, mais c’est toujours le plus fort qui « survit ». Chacun pour soi. Cela me fait beaucoup réfléchir et j’essaie donc de m’occuper beaucoup de ces 3 petits même si par moments c’est vraiment fatiguant car pour bien faire il faut s’occuper d’eux 24h sur 24h. 


(de gauche à droite: Jevins, Jodley, Ali, Anjelika et moi avec Anne-Laura)

Lundi 2


Stage jusque 14h, puis je me suis un peu occupée des enfants. Vers 18h Madame d’Or nous a amené faire des courses. En rentrant, elle nous a proposé d’aller boire un verre. C’est à ce moment qu’il a commencé à pleuvoir et lorsqu’il pleut en Haïti, il pleut des cordes (et encore je pèse mes mots ;)) Nous avons garé la voiture tout près de l’entrée du bar mais en parcourant ces 5 mètre nous étions bien mouillées. Ce petit rafraîchissement nous a fait du bien.
Vers 11 heures, Nadia nous a déposé devant la crèche. Il pleuvait toujours et les rues s’étaient transformées en fleuves. Nous avons vite sorti nous courses de la voiture et nous avons tapé à la grille d’entrée pour  qu’on nous laisse entrer  mais personne ne nous a entendu. On attendait donc dehors « sous la douche », en rigolant, avec tous nous sacs, que Monsieur Mérilome vienne nous ouvrir la grille. Nous étions trempées jusqu’aux os. L’avantage était qu’on n’avait plus besoin de prendre notre bain ;)