Samedi midi Caroline, Anne-Sophie et moi sommes parties à Hinche avec Natacha et Eric, son chauffeur.
En chemin nous nous sommes arrêtés 2 fois pour rencontrer les parents de certains enfants de la crèche qui posent problème en ce moment. Ces visites ne se passent pas comme chez nous avec une adresse et un petit coup de fil avant d’arriver ou une sonnette près de la porte d’entrée. Non, Natacha disait juste « Ah voilà la maman d’Alex, Eric arrête-toi » et hop, un petit coup de klaxon avant de sortir en pleine rue de la voiture.
Hinche est un village provincial dans le plateau central du pays. Il n’y a pas grand chose à part un restaurant et une piste d’atterrissage pour les avions. Nous étions logés à l’internat qui est subventionné par Natacha. Les adolescents de cet internat sont d’anciens étudiants de l’IMA, âgés entre 15 et 20 ans, qui veulent continuer leurs études. Puisqu’à l’IMA il n’y a que 3 années de secondaire, Natacha a trouvé un endroit où ces jeunes peuvent terminer leurs études afin d’obtenir un diplôme.
piste d'atterrissage et quai d'attente avant l'arrivé de l'avion
Avant d’arriver à l’internat, nous nous sommes arrêtés à une rivière. Une femme était en train de se laver, en ne portant qu’une jupe. Puisque Natacha nous avait expliqué, que les gens dans les milieux ruraux avaient une autre notion de pudeur qu’en ville on s’est dit qu’on se baignerait donc aujourd’hui à l’haïtienne…
Arrivés à l’internat, ces jeunes étaient tous très ouverts et contents d’avoir une petite distraction dans ce village désert. Ils vivaient dans une petite maison à 4 chambres et une salle à manger. Il n’y avait pas de toilettes mais des latrines au fond du jardin pour les grands besoins et un seau dans chaque chambre pour les petits. C’était amusant.
Dimanche nous avons continué notre trip vers Savanette, un tout petit village à 2heures de route de Hinche. En chemin nous avons fait une pause pour manger près d’une source. La tatti de l’internat nous avait préparé des spaghettis avec de la sauce tomate. Chacun a rempli sa petite boite en plastique et nous les avons mangés avec les doigts car on avait oublié les fourchettes. Je tiens à vous dire que les spaghettis sont bien meilleurs lorsqu’on les mange avec les doigts. ;)
Le chemin pour arriver à Savanette était fatiguant. C’était une route pleine de gros et de petits cailloux qui ne permettaient de roulaient plus vite qu’à 20 km/h. Par moments il a fallu traverser une rivière ou des flaques de boue. Heureusement que nous étions en 4x4, sinon il n’y a pas moyen d’y arriver.
A Savanette, nous avons rencontré Marc, un ami de Natacha chez qui nous étions logés.
Nous sommes allés nous baigner dans un bassin naturel magnifique ! L’eau était bleue et si claire qu’on voyait les petits poissons qui y nageaient. C’était un endroit idyllique. Le soir, nous avons mangé chez Marc, qui nous avait préparé du canard accompagné de fritaies et de la salade (et bien sûr une bonne bière Prestige). C’était délicieux.
Lundi matin avant de reprendre la route pour Port-au-Prince, nous sommes allés nous baigner une dernière fois.
La vie à la campagne et totalement différente de celle en ville. Je trouve que malgré leur pauvreté, les gens sont beaucoup plus ouverts qu’en ville. Ils sont très accueillants et n’hésitent pas à entrer en contact avec l’étranger.
Le soir nous sommes allés au restaurant pour fêter l’anniversaire de Fabian, un des ingénieurs allemands. Nous étions 11 en tout et on a mangé des pizzas. Puis, John et Taylor (2 ingénieurs américains qui travaillent avec les allemands) Moritz, Caro et moi sommes allés dormir chez Natacha. C’était une occasion spéciale car c’était la première nuit qu’elle passait dans sa nouvelle maison d’été. Il s’agit d’une architecture canadienne très moderne en forme de bateau, avec une structure en bois couverte de tôle ondulée. Sans fenêtres et grâce à un courant d’air permanent, la maison présente un moyen idéal pour les journées et les nuits souvent trop chaudes en Haïti.